(Trafic portuaire) – A fin février 2025, il est difficile d’afficher les chiffres des trafics dans les ports de l’Afrique de l’Ouest. La tendance des performances est haussière sur ces plateformes logistiques qui constituent les poumons économiques des différents pays qui les abritent.
Repositionnement des armateurs, investissements accrus pour rehausser les capacités de plusieurs plateformes et intensification des facilités procédurales et fiscales dans d’autres. C’est le constat dans les ports sous régionaux ces dernières années qui ne facilitent pas leur classement. Le challenge porte actuellement sur les volumes conteneurisés. En 2024, le port ghanéen de Tema se positionne, avec ses 1,9 million d’équivalents-vingt-pieds (EVP) de volume de conteneurs affichés en 2024, comme le principal rival ouest-africain de celui de Lomé au Togo, dont le trafic était porté à 1,91 million d’EVP. Ainsi, la plateforme logistique de Lomé est classé cinquième port africain le plus performant.
Dans la sous-région, les accroissements annuels pour les volumes de conteneurs n’ont pas été énormes récemment. La courbe de progression de Lomé par exemple montre 1,7 million d’EVP en 2020, 1,9 million en 2021 et 1,8 million en 2022. Les travaux en cours à Lomé veulent étendre la capacité annuelle.
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Le challenge sur les volumes conteneurisés devrait s’intensifier dans la région au cours des prochaines années, avec la dynamique observée dans plusieurs ports qui visent des objectifs similaires. Si à Lomé, des travaux sont en cours pour porter les capacités annuelles à 2,7 millions d’EVP, à Tema, les travaux dans le cadre de la phase 2 du programme d’extension visent à passer à 3,7 millions d’EVP cette année. Du côté d’Abidjan qui dispose déjà d’une capacité de 2,5 millions d’EVP depuis la mise en exploitation de son 2e terminal, on revendique 1,23 million d’EVP de trafic réel au titre de l’année 2023. En 2024, le Port Autonome d’Abidjan (PAA) a enregistré une performance remarquable avec un trafic de 40 millions de tonnes, contre 34,7 millions l’année précédente. Une progression de plus de 15 % qui témoigne du dynamisme de l’infrastructure portuaire et de son rôle clé dans les échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest.
Cotonou et les autres
Le Port de Cotonou continue de se redresser, enregistrant une augmentation de près de 20 % du volume de marchandises au troisième trimestre 2024. Avec un total de 198 navires commerciaux accostés, soit une augmentation de 10,6 % par rapport au trimestre précédent et de 7,6 % en glissement annuel. Au deuxième trimestre, on dénombrait 179 navires contre 184 au troisième trimestre 2023.Cette dynamique s’accompagne d’une augmentation significative du volume des marchandises transitant par le port, qui atteint 2,51 millions de tonnes, contre 2,09 millions de tonnes au deuxième trimestre 2024 et 2,44 millions de tonnes au troisième trimestre 2023. Avec une progression trimestrielle de 19,9 % et une hausse de 3,0 %, en glissement annuel, le trafic de marchandises atteint un niveau remarquable. Les transbordements, par exemple, ont chuté de manière significative, passant de 192 184,6 tonnes au troisième trimestre 2023 à seulement 53 222,9 tonnes en 2024, soit une baisse annuelle de 72,3 %. Ce repli illustre une perte d’attractivité pour cette activité spécifique. « Le chiffre d’affaires du Port autonome de Cotonou a baissé de 10 à 15 % maximum », avait confié Bart Van EENO, Directeur général du Port de Cotonou, au cours d’une intervention sur une radio locale. Car, explique-t-il, 90% du volume de transit vers les pays de l’hinterland concerne le Niger qui a des relations tendues avec le Bénin. Les travaux en cours au Port de Cotonou pourraient relancer son trafic pour atteindre 15 millions de tonnes à l’horizon 2026
Au Sénégal, en juin 2024, le port de Dakar auquel s’ajoute celui de Ndayane en construction, a enregistré 77 680 EVP (conteneurs standards de 20 pieds) manutentionnés.
Le complexe portuaire de Lagos et le port de Tin Can Island à Lagos ; le port de Calabar, le port de Delta, le port de Rivers à Port Harcourt et le port d’Onne et le port de Lekki sont les principaux ports du Nigéria. En permanente congestion et victime de la piraterie maritime, ils traitent une part importante du trafic dans la région. Difficile de donner les chiffres exacts.
Manfoya HOUNGUE