(Echange de dette )- La Côte d’Ivoire, avec l’appui du Groupe de la Banque mondiale, va finaliser une opération d’échange de dette d’une valeur d’environ 262,4 milliards FCFA, pour améliorer son profil de dette et dégager des économies budgétaires substantielles. Cette transaction, annoncée le 5 décembre 2024, marque une première historique pour le pays et s’inscrit dans une démarche innovante visant à libérer des ressources pour l’investissement dans les Objectifs de Développement Durable (ODD).
L’opération consiste à utiliser un prêt commercial à taux réduit et à échéance prolongée, assorti d’une garantie fournie par la Banque mondiale, pour racheter la portion la plus coûteuse de la dette commerciale ivoirienne, qui doit être remboursée dans les cinq prochaines années. En procédant à cet échange de créances, Abidjan pourra alléger sa trésorerie, libérer environ 330 millions d’euros d’ici 2029 et réaliser des économies d’au moins 60 millions d’euros, lesquelles seront réinvesties dans le secteur de l’éducation.
La Banque mondiale a souligné que cette opération diffère des précédentes transactions de dette, qui recourent souvent à des structures coûteuses, telles que des fonds fiduciaires ou des dispositifs offshore. Ces solutions peuvent entraîner des frais de transaction, administratifs et financiers élevés. À l’inverse, l’opération menée par la Côte d’Ivoire s’appuie sur les systèmes nationaux déjà en place, ce qui la rend plus économique et moins complexe. Elle renforce également les ambitions du pays dans le cadre de son programme éducatif, soutenu par un prêt-programme axé sur les résultats, supervisé par la Banque mondiale. « Nous sommes fiers d’être le premier pays à mettre en œuvre le cadre de conversion de la dette en faveur du développement de la Banque mondiale, basé sur l’approche conjointe Banque mondiale-FMI, pour investir dans les résultats en matière de capital humain » a déclaré Robert Beugré MAMBE, Premier ministre de la Côte d’Ivoire.
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En raison de la pression croissante exercée par les charges de la dette sur les finances publiques africaines, l’initiative de la Côte d’Ivoire pourrait inspirer d’autres pays confrontés à des défis similaires. En 2024, le continent africain devrait dépenser plus de 89,4 milliards de dollars (environ 55 638 milliards FCFA) pour le service de la dette extérieure. Cette approche innovante pourrait donc servir de modèle pour d’autres nations africaines, permettant de libérer des ressources pour des investissements essentiels. Comme l’a souligné Anna BJERDE, Directrice générale des opérations de la Banque mondiale, « Trop de pays sont confrontés à des paiements croissants au titre du service de la dette qui consomment les ressources qu’ils pourraient consacrer à des priorités de développement telles que l’éducation, les préparant à la réussite à long terme. »
Sory KONAN
