UEMOA- Une inflation de 2,2 % sur le marché en 2020

Le taux d’inflation est projeté à 2,2 % en 2020 dans l’Union économique Ouest africaine (UEMOA) après -0,7 % en 2019. La crise de la Covid-19 et le renchérissement des produits céréaliers sont à la base de la hausse du niveau des prix.

Le niveau général des prix précédemment projeté à 1,8 % se situerait finalement à 2,2 % sur l’ensemble de l’année 2020, en augmentation de 2,9 points de pourcentage par rapport à 2019 (-0,7 %), selon le dernier Rapport sur la politique monétaire dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). Cette évolution, explique la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), serait en lien avec le repli de la production vivrière au cours de la campagne agricole 2019-2020, notamment au Niger, au Burkina Faso et au Mali, l’impact de la pandémie de la Covid-19 ainsi que le redressement des cours des produits alimentaires importés en 2020.
Au troisième trimestre 2020, le taux d’inflation s’est chiffré à 2,9 % par rapport à la même période en 2019, après 1,7 % au trimestre précédent, selon le document de la Bceao. Cette hausse du niveau général des prix à la consommation observée dans les Etats, à l’exception de la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau, est essentiellement imprimée par la composante «Alimentation», laquelle a connu une augmentation de 5 % au troisième trimestre 2020, contre 3 % un trimestre plus tôt.
Cela s’est traduit par le renchérissement des céréales locales, des produits de la pêche, des légumes frais ainsi que des tubercules et plantains. Les ruptures des voies de communication, à la suite des inondations observées dans certains pays au cours des mois d’août et septembre derniers, ont également accentué les tensions sur les prix des produits alimentaires, précise le rapport de la Bceao.
Si les restrictions des déplace-ments, la limitation des horaires de travail, la fermeture des frontières et des marchés du fait de la Covid-19 avaient induit l’accélération du rythme de l’inflation lors du trimestre précédent, la crise sanitaire pèse encore sur les tarifs des services de transports terrestre et aérien en dépit de la levée de certaines mesures barrières.A titre illustratif, il est noté une hausse de 23,7 % desdits tarifs au Bénin.

Risques

L’évolution de l’inflation reste incertaine et dépendra de l’ampleur et la durée des effets de la crise sanitaire et économique sur les facteurs d’offre et de demande. Deux scénarios supplémentaires, l’un haussier et l’autre baissier, sont élaborés en dehors du scénario central, pour encadrer les perspectives à moyen terme de l’inflation.
Les risques baissiers pourraient découler de l’hypothèse d’une baisse des prix des produits pétroliers à cause du ralentissement des transports, en raison d’une conjoncture marquée par la faiblesse de la demande mondiale, et la hausse de la production vivrière de la campagne 2020-2021. En revanche, les risques haussiers pourraient provenir de la remontée des prix des produits alimentaires, en lien avec des tensions sur l’offre, des incidences du changement climatique sur la production céréalière locale et la persistance de la perturbation des circuits de distribution de certains produits.
Selon le scénario central, le taux d’inflation, comparé à la même période de l’année passée, est projeté à 2,8 % au quatrième trimestre 2020, après une réalisation de 2,9 % au trimestre précédent, en lien avec l’assouplissement des mesures restrictives prises par les Etats pour faire face à la pandémie du nouveau coronavirus.A l’horizon des huit prochains trimestres, soit à fin septembre 2022, le taux d’inflation se situerait à 1,8 % (1,0 % dans le scénario baissier et 2,6 % dans le scénario haussier) en glissement annuel, demeurant ainsi dans la zone de confort située entre 1% et 3 %, définie pour la mise en œuvre de la politique monétaire de l’Union.

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