Pour contourner les sanctions de la CEDEAO : le Mali choisit le Port de Nouakchott pour l’exportation de son coton

Suite aux sanctions contre le Mali par la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) et l’UEMOA (Union économique monétaire ouest Africaine) depuis le 9 janvier passé, cela a conduit le pays à se diriger vers ses autres voisins qui ne sont pas membres de ces organisations pour contourner ces sanctions que les autorités du Mali qualifient d’illégales et illégitimes. C’est dans ce sens que celles-ci ont lancé le démarrage des opérations d’évacuation du coton fibre par le corridor Bamako-Nouakchott le vendredi 25 février 2022 à la devanture du camp Soudiata Keita de Kati. Au total, un convoi composé de 53 camions a quitté Bamako pour ce pays voisin.

Cette importante cérémonie a enregistré la présence de plusieurs personnalités des départements du secteur notamment le ministre de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable, Modibo Koné, le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré, le président directeur général de la Compagnie malienne pour le développement textile (CMDT), Dr Nango Dembélé.

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Vu l’augmentation très importante de sa production cette année et qui d’ailleurs joue un rôle très important sur le plan socioéconomique dans notre pays, la CMDT avait dépêché une mission conjointe (CMDT-CMTR) de prospection aux ports de Conakry et de Nouakchott en Mauritanie pour évaluer les potentialités et les opportunités que peuvent offrir ces deux ports pour le transit du coton fibre malien.

Il ressort des conclusions de cette mission, la possibilité d’exporter via le port de Nouakchott en Mauritanie et de celui de Conakry en Guinée, soixante mille (60 000) tonnes de fibre de la production 2021-2022. Cela est une aubaine pour le Mali qui ne pouvait pas espérer mieux au regard du contexte actuel marqué par l’embargo et la fermeture des frontières des pays de l’espace CEDEAO. Ces deux ports constituent, d’une part, un véritable moyen de désengorgement des usines d’égrenage de la CMDT et d’autre part, une assurance pour le respect strict des clauses relatives aux délais des contrats signés avec les clients fibres. A noter que la Guinée Conakry est membre de cette organisation sous régionale et est aussi sous certaines sanctions de la même organisation à cause du reversement du régime Alpha Condé par les militaires le 5 septembre passé.

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« Une grande lueur pour notre pays. On a pris un embargo injustement contre nous. Donc les autorités se sont rapidement rapprochées des pays qui n’observent pas d’embargo notamment la Mauritanie, la Guinée ; l’Algérie », s’est réjoui le ministre de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable, Modibo Koné. Pour lui, ces ports ont toutes les installations nécessaires pour faire transiter tout le coton du Mali vers l’extérieur. Il n’y a aucun doute là-dessus, a -t-il rassuré. Les mérites de cette prouesse reviennent à la Compagnie malienne pour le développement textile (CMDT).

Une journée qualifiée d’historique pour le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré. Pour lui, les transporteurs vont commencer à renforcer les capacités sur le corridor mauritanien à travers bien sûr l’apport de la CMDT qui est l’initiatrice de ce voyage. Il soutient que ces sanctions ont donné des idées aux transporteurs et ceux-ci renforceront désormais leurs fréquences sur ce corridor.

De Bamako, Adama TRAORÉ

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