Transport maritime: Forte reprise du trafic au Port de Cotonou

(Transport maritime) – Après une période de baisse de régime causée après le repli des clients nigériens, le Port de Cotonou retrouve son rythme de croisière avec une forte reprise de ses activités. Au premier semestre 2025, le trafic maritime a connu une progression remarquable, portée par l’essor des importations, des exportations agricoles et industrielles ainsi qu’un redressement du transbordement. C’est le dernier rapport de l’exécution du budget de l’Etat qui a levé un coin de voile sur sa situation.

Au deuxième trimestre de l’année en cours, le Port de Cotonou a enregistré une progression remarquable des volumes de marchandises traitées. Le document du ministère de l’Économie et des finances renseigne une consolidation du trafic qui s’établit à 3.153.472 tonnes sur la période indiquée contre 2.095.245 au même moment de l’année précédente. Les volumes au deuxième trimestre 2025 sont notamment composés de 1 875 892 tonnes de marchandises importées (+34,7%) et de 991 012 tonnes d’exportations (soit +109,8%) transportés par 210 navires bien que les clients Nigériens aient préféré le voisin et concurrent le Port de Lomé.

Avant la fermeture de la frontière nigérienne en 2023, le Niger était le principal utilisateur du port de Cotonou, représentant environ 80 % du trafic de marchandises en transit.

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La reprise du trafic au Port de Cotonou est tirée par l’exportation du fait des succès de la campagne agricole 2024-2025 et de la production des usines de la Zone économique spéciale de Glo- Djigbé (GDIZ). Le transbordement a aussi contribué à la tendance haussière du trafic avec une augmentation de 7,6%.

Toutefois la comparaison entre les deux premiers trimestres de 2025 affiche un recul d’activité car au premier trimestre de l’année, le Port de Cotonou a enregistré un trafic de 2 223 181 tonnes de produits importés et 1 165 579 tonnes d’exportations. Ainsi le flux chaque trimestre dépasse 03 millions de tonnes de marchandises s’alignant dans des pics supérieurs à 12 millions de tonnes.

Ces chiffres rapprochent ce fleuron de l’économie nationale des performances historiques avant le ralentissement du trafic par la fermeture des frontières nigériennes.  Mais il reste loin de son objectif de 25 millions de tonnes annoncé au lancement de son Plan d’extension des infrastructures en cours d’exécution. En effet, le plan d’extension des infrastructures du Port de Cotonou vise à augmenter sa capacité et à accueillir des navires de plus grande taille, notamment des porte-conteneurs Post-Panamax. Il comprend l’extension du bassin portuaire et le dragage à une profondeur de -15 mètres, la rénovation et l’élargissement des quais existants (notamment les quais Nord et Sud), la construction d’un nouveau Terminal à vraquiers et conventionnels (le Terminal 5), et l’agrandissement du terminal à hydrocarbures. Ces travaux s’inscrivent dans le Plan Directeur 2021-2025 du port et sont financés par des partenaires financiers comme la Banque Africaine de Développement (BAD) et un consortium bancaire. 

La gérance actuelle du Port Autonome de Cotonou est assurée par une combinaison d’expertise belge et béninoise, avec une coopération internationale renforcée depuis la signature d’un contrat de gestion avec le Port d’Anvers International (PAI) en 2018, qui a initié des programmes de modernisation et de transfert de compétences.

Raoul HOUNSOUNOU