Matières premières agricoles: pourquoi le riz n’a pas connu de hausse de prix

Le marché des matières premières agricoles est en pleine ébullition depuis quelques mois. Si cette tendance suscite des inquiétudes parmi les observateurs, des exceptions subsistent, car certaines céréales majeures comme le riz réussissent encore à échapper à cet emballement  de coût. 

Le riz est une céréale essentiellement destinée à la consommation humaine directe au plan mondial. Elle représente ainsi l’alimentation de base pour près 3 milliards de personnes dans le monde, principalement réparties en Asie, en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Cette consommation exclusivement humaine lui permet d’échapper aux bonds de prix que connaissent le soja, le maïs et le blé qui en dehors de leurs rôles dans l’alimentation humaine constituent également, une source importante de matières premières pour l’industrie de l’alimentation animale dans les pays importateurs comme la Chine. L’expansion rapide des effectifs de porcs à la suite de la fièvre porcine africaine (PPA) a notamment contribué à la l’augmentation des coûts du maïs et du soja à leur plus haut niveau depuis plus de 8 ans à travers le monde. Le pays asiatique sera en effet le principal moteur de l’utilisation du blé et du maïs dans cette industrie, d’autant plus qu’il représente le premier producteur de viande au monde. Actuellement, le marché mondial du riz jouit d’une relative stabilité, même si le commerce mondial de la céréale est relativement étroit, avec seulement 10 % de la production échangée contre 20 % pour le blé. En effet, alors que les craintes planent sur les conditions de culture du maïs ou du soja en raison du temps sec aux USA et au Brésil, il n’y a aucun risque de pénurie pour le riz, car selon la dernière note de l’Observatoire des statistiques internationales sur le riz OSIriz), publiée pour le mois d’avril, les stocks mondiaux ont atteint 182,7 millions de tonnes en 2020/2021, soit 36 % des besoins mondiaux, et si une forte demande pourrait être constatée sur les prochains mois, l’impact sur les prix devrait être limité par un approvisionnement mondial confortable. L’inde, pays asiatique est le deuxième plus gros producteur de riz au monde derrière la Chine, il est aussi le premier exportateur mondial de la céréale. Le pays a déjà dominé en 2020, le commerce global avec 14,5 millions de tonnes de la graminée, et cette année, ses exportations de riz seront encore plus importantes. Selon les données de la FAO, la plus grande démocratie du monde devrait expédier 16,2 millions de tonnes de la céréale sur le marché mondial, soit un nouveau record. Ceci à la faveur d’une production de riz décortiqué qui atteindra un niveau historique de 121,4 millions de tonnes contre 118,9 millions de tonnes un an plus tôt. Par ailleurs, en avril dernier, les cours du riz dans le pays ont été orientés à la baisse et ses exportations ont encore affiché un rythme soutenu vers le continent africain où la demande est forte.

Marlène ZOMAHOUN

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