(Le Mali sur le marché financier) – L’Etat du Mali était ce mercredi 21 aout 2024 sur le marché des titres publics de l’UMOA via UMOA Titres pour lever 25 milliards FCFA au moyen d’une émission d’obligations sur plusieurs maturités. Cette opération qui intervient dans un contexte économique régional marqué par l’incertitude liée aux défis politico- sécuritaires dans le Sahel, ainsi que des taux d’intérêt qui peinent à redescendre même à l’échelle internationale, s’est révélé un échec.
Face à un appétit contrasté en fonction des échéances, le Mali n’a réussi à lever que .8,13 milliards FCFA soit un peu plus d’un tiers de l’objectif initial. C’est la collecte du Mali qui intervient deux semaines après sa dernière sortie. A cette intervention du 08 août, le Trésor public du Mali n’a retenu que 20,22 milliards FCFA levant moins que prévu. Ceci en raison des taux de rendement moyen pondéré élevés. Ces derniers se situe entre 8,5% et 10%,
Les investisseurs de la région ont réservé un accueil mitigé aux titres de l’Etat malien. Le carnet d’ordres n’a atteint que 14,83 milliards FCFA, soit 10,17 milliards FCFA de moins que prévu. Ainsi, le taux de couverture était de 59,32%.
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Les bons assimilables du Trésor (BAT) à 308 jours ont été les plus demandés. Ils ont attiré 8,23 milliards FCFA de soumissions, soit une couverture de l’offre de 59,32 %. Le Trésor a retenu 7,63 milliards FCFA à un taux moyen pondéré de 8,87 %, ce qui correspond à un rendement moyen pondéré de 9,59 %. Le rendement moyen pondéré des BAT maliens à 302 jours était de 9,59 %, supérieur à celui des bons du Trésor ivoiriens à 358 jours (7,19 %) et à 91 jours (6,61 %).
En revanche, les obligations assimilables du Trésor (OAT) à 3 ans ont suscité un intérêt moindre, avec 6,55 milliards FCFA de soumissions. 452,1 millions FCFA ont été adjugés à un prix moyen pondéré de 91,27 %, pour un rendement de 9,80 %.
Le Trésor malien a rejeté des propositions totalisant 6,7 milliards FCFA, ne retenant que 8,13 milliards FCFA, soit 16,87 milliards FCFA de moins que l’objectif initial, probablement en raison des taux d’intérêts jugés excessifs.
Les propositions retenues proviennent de quatre États membres de l’Union, à savoir le Mali (3,1 milliards FCFA), la Côte d’Ivoire (2,26 milliards FCFA), le Burkina Faso (2,73 milliards FCFA) et le Bénin (41,5 millions FCFA).
Ces indicateurs renseignent sur la prudence des investisseurs envers la solvabilité de l’État malien, exacerbée par l’incertitude économique et politique du pays. Or l’Etat malien a des pressions budgétaires engendrées par la conjoncture mondiale, le resserrement du financement et la situation politico- sécuritaire. Le Trésor malien n’a levé qu’un peu plus de 480 milliards FCFA sur ce marché financier régional alors qu’on est déjà au 8ème mois de l’année.
Younous SIDIBE
