L’espoir aurait pu être douché. Il n’en a rien été. Malgré la crise liée au Covid-19 en 2020, et les revers inflationnistes de l’invasion russe en Ukraine dès le début de l’année dernière, l’inclusion financière et la bancarisation affiche de bons résultats, et même un peu plus. Selon les chiffres rendus disponibles par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le taux global d’utilisation des services financiers au Togo est de 85,72% en 2021 contre 82,59% un an plus tôt (soit une hausse de 3 points), prenant dès lors de l’avance sur le Bénin (85,52%) et la Côte d’Ivoire (82,2%)…
Sans surprise, comme en 2018 et 2019, le Togo réalise la meilleure performance dans les huit pays de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Sur la même période, le taux de bancarisation stricte (TBS) le Togo passe de 26,95% en 2020 à 30,09% en 2021. Il est par contre sur cet indicateur pris de court par le Bénin (34,73%) et suivi par la Cote d’Ivoire (26,11%). Par ailleurs en termes de taux élargi (incluant les détenteurs de comptes dans les institutions de microfinance) le Togo se taille la grosse part du lion dans la sous-région, avec 84,18%, contre 80% précédemment, soit une progression annuelle de 4,14 points.
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Dans une sous-région où le taux de bancarisation reste faible et où 90 % des transactions se font encore en espèces, ces scores du Togo mettent, à tout point de vue, en évidence l’impact des choix et des efforts de l’exécutif togolais dans l’accès des populations aux services financiers adaptés à leurs besoins. Dans les faits par exemple, la concentration des points de service, le taux global de pénétration géographique des services financiers (nombre de guichets sur 1.000 km²) est passé de 422 points en 2020 à 589 points en 2021 tandis que le taux global de pénétration démographique des services financiers (nombre de guichets pour 10.000 habitants) se situe à 67 points en 2021 contre 50 points en 2020. Dans le même temps selon la BCEAO, l’indice synthétique d’inclusion financière du pays est passé de 0,467 en 2019 à 0,564 en 2020 et 0,626 en 2021. En cohérence avec l’Axe 1 de la route gouvernementale 2020 – 2025, plusieurs initiatives ont été prises notamment la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF) adoptée en 2021.
En cours de mise en œuvre par le Ministère chargé de l’inclusion financière et du secteur informel dirigé par Mazamesso ASSIH, elle a permis de combler à la fois le déficit des exclus du système financier et le financement des personnes les plus vulnérables. Dès lors, jusqu’à fin décembre 2022, le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) a octroyé plus de 106,19 milliards de FCFA de volume de crédit à plus de 1,83 millions de bénéficiaires, répartis sur toute l’étendue du territoire togolais avec un taux de remboursement global de près de 94,45%. Pour les autorités togolaises, l’inclusion financière est un moyen efficace pour sortir des familles de leur pauvreté et renforcer les communautés. Dans ce sens depuis 2021, il y a eu la mise en place d’un nouveau cycle du produit “N’KODEDE” qui est passé d’un plafond de 5 millions à 10 millions de FCFA, le relèvement du Fonds de Relance des TPME ainsi que l’amélioration des financements au profit des bénéficiaires du FNFI avec au total 47 975 crédits pour un volume de 4,935 milliards de FCFA avec un taux de remboursement 94,45%.
Mieux, au cours de l’année 2022 et dans le cadre de la lutte contre la vie chère, d’autres mécanismes exceptionnels ont été pris pour renforcer la résilience dans des localités du pays où les taux de pénétration géographique et démographique ainsi que l’indice synthétique d’inclusion financière sont faibles. Ainsi, plus de 21 524 bénéficiaires ont été directement touchés par exemple dans la seule région des Savanes pour un montant total de plus de 1,817 milliards de FCFA.
Modeste TOFFOHOSSOU