(Gestion du pétrole nigérien)- Le Niger durcit le ton face aux multinationales étrangères opérant sur son territoire. Trois hauts responsables chinois d’entreprises stratégiques du secteur pétrolier, ont été sommés de quitter le pays le 12 mars 2025. En cause, le non-respect de l’Ordonnance n° 2024-34 adoptée le 2 août 2024, imposant aux entreprises étrangères d’accorder la priorité aux Nigériens dans l’emploi et l’attribution des contrats.
Les autorités nigériennes reprochent à la China National Petroleum Corporation (CNPC), à la West African Oil Pipeline Company (WAPCo) et à la raffinerie de Zinder (SORAZ) de fonctionner en vase clos, excluant les travailleurs locaux des postes clés et freinant le transfert de compétences.
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Le gouvernement dénonce également des écarts salariaux abyssaux, les expatriés chinois percevant jusqu’à quatre fois plus que leurs homologues nigériens. Parallèlement à cette décision, les autorités nigériennes ont également retiré l’autorisation d’exploitation de l’hôtel Soluxe International, géré par une société chinoise. Le ministère du Tourisme accuse cet établissement de pratiques discriminatoires et d’irrégularités fiscales. L’hôtel, ouvert en 2015, hébergeait principalement des travailleurs chinois des compagnies pétrolières concernées par l’affaire. Cette expulsion intervient alors que le Niger fait face à une grave crise énergétique.
Le pays connaît une pénurie de carburant qui paralyse son économie. La raffinerie de Zinder, censée approvisionner le marché local, peine à répondre à la demande, provoquant une flambée des prix et d’interminables files d’attente dans les stations-service. Dans ce contexte, les autorités nigériennes accélèrent leur politique de “nigérisation” du secteur pétrolier. L’objectif est de reprendre le contrôle des ressources nationales et s’assurer que leur exploitation profite avant tout à la population. L’État veut aussi diversifier ses partenaires pour ne plus dépendre exclusivement des investissements chinois.
Aboudou DIARRA
