(Gestion des ressources minières et naturelles) – Le Niger s’emploie à restructurer la gestion de ses ressources minières. Après la nationalisation de sa seule mine d’or industrielle, le pays décide de la suspension de l’exportation de certaines substances minières est suspendue temporairement.
Les pierres précieuses, semi-précieuses et météorites (roche issue de l’espace interplanétaire qui est arrivée naturellement sur terre) en provenance du Niger ne seront plus exportées pendant un moment. C’est un décret en date du 08 aout 2025 qui l’interdit. La décision vise à préserver les ressources naturelles du pays et à mieux contrôler leur exploitation, notamment pour éviter le trafic illicite. A terme, il s’agit d’encourager la transformation locale.
En effet, depuis fin juillet, le pays connait de vives tensions suite à l’ouverture de l’enquête sur la vente controversée d’une météorite martienne de 24,5 kg découverte en 2023 dans la région d’Agadez au sud du pays, vendue aux enchères à New York pour 03 milliards FCFA. Selon le conseil des ministres sous la présidence du Général Abdourahamane TIANI, ce fragment de patrimoine scientifique majeur est « la plus grosse roche martienne jamais trouvée sur terre ».
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De ce qui précède, les autorités nigériennes soupçonnent un réseau de trafic illicite de ressources minières. Pour le combattre, 04 ministères (mines, sécurité publique, justice et recherche scientifique) ont été mandatés pour clarifier cette affaire et vérifier le respect des règles nationales et internationales de protection des ressources naturelles et des biens culturels. Ainsi toute exportation de ces ressources minières devra désormais être accompagnée d’un arrêté de dérogation délivré par le Ministre chargé des Mines. Ces dérogations seront accordées au cas par cas et uniquement dans l’intérêt national. Les Forces de défense et de sécurité sont chargées de saisir toute exportation non autorisée. Les contrevenants s’exposent à des sanctions prévues par la loi minière en vigueur.
Dans le giron de l’Etat…
L’unique mine d’or industrielle du Niger gérée par la Société des mines du Liptako (SML S.A) est désormais une propriété de l’Etat. Cette entreprise disposait de 02 permis pour grande exploitation minière d’or : le permis Samira Libiri renouvelé par décret du 20 novembre 2019 pour une durée de 5 ans et le permis de Boulondjounga. En mai 2019 par une convention de cession d’actions, la Société de Patrimoine des Mines du Niger (SOPAMIN), société d’Etat, a cédé 80% de ses actions dans la Société des Mines du Liptako (SML S.A) au groupe McKinel Resources Limited (australien). En contrepartie, le groupe McKinel Resources Limited s’était engagé à redresser et à développer la SML SA en mobilisant des moyens financiers importants et en respectant divers engagements opérationnels, financiers et sociaux.
06 ans après cette cession d’actions, il est constaté de graves manquements du groupe McKinel Resources Limited aux obligations contractuelles et une situation économique alarmante de la SML SA. C’est donc pour sauver cette entreprise hautement stratégique, que sa nationalisation est décidée.
Depuis des lustres, il est aisé de constater une opacité dans l’exploitation de ses richesses naturelles souvent au profit d’acteurs étrangers, avec des retombées économiques limitées pour la population.
Aboudou DIARRA














