(Faso Dan Fani)- Le gouvernement du Burkina Faso interdit les importations de fils de tissage et de pagnes tissés et ce jusqu’à nouvel ordre. Ce 24 septembre que la décision a été rendu public. Et pour cause ?
«Promouvoir la chaîne de valeurs coton-textile-habillement ». C’est la raison qui justifie cette décision selon le communiqué du gouvernement. Pour ce faire, « les opérateurs économiques qui disposent des autorisations d’importation de fils de tissage et de pagnes tissés en cours de validité disposent d’un délai de trois (03) mois à compter de la date de signature du présent communiqué pour accomplir leurs procédures d’importation. Passé ce délai, l’autorisation est considérée comme caduque. Ceux disposant également des stocks de ces fils et pagnes tissés importés sont tenus de bien vouloir faire la déclaration auprès de la Brigade Mobile de Contrôle Économique et de la Répression des Fraudes (BMCRF) ou auprès des directions régionales du ministère en charge du Commerce ».
Le Burkina Faso est dans le top 5 des producteurs de coton sur le continent. Seulement 10% de sa production est transformée localement. Le reste est exporté. L’industrie locale transforme le coton burkinabé entre autres en étoffe traditionnel appelé Faso Dan Fani (pagne tissé de la patrie en langue dioula). Un nom qui laisse entre-apercevoir les enjeux liés à sa production et sa consommation. Ce tissu qui a traversé les époques, est lourd de sens et de symboles. Depuis 2019, il dispose d’une indication géographique protégée (IGP) auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Ce catalogue qui comprend plus de 400 motifs créés par les femmes Burkinabès s’accompagne également aussi d’un logotype pour lutter contre les contrefaçons. Le nom Faso Dan Fani laisse entre-apercevoir les enjeux liés à sa production et sa consommation. Il porte un intérêt important autant sur le plan économique que traditionnel.
L’importation d’imitations de qualité plus ou moins bonne mais surtout beaucoup plus abordables, ne permet pas de développer le marché localement.
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Étant plus onéreux que le wax, le Faso Dan Fani est perçu comme élégant. Il est fièrement porté par les burkinabé. Sur le marché, un complet de Faso Dan Fani est actuellement vendu à 50 000 Francs CFA . Attaché autour de la taille pour les femmes ou cousu en habits traditionnels pour les hommes, il est porté au quotidien mais aussi pour de grandes occasions.
Pour la rentrée scolaire 2024- 2025, le gouvernement a décidé le 04 septembre dernier en Conseil des ministres, de la généralisation du port du Faso Dan Fani comme tenue scolaire dans les établissements d’enseignements publics et privés.
Au-delà de l’histoire, ce tissu à base de fil de coton lourd, non génétiquement modifié, est un produit stratégique pour le Burkina Faso, dont le potentiel de revenus annuels est évalué en 2021 à plus de 50 milliards de F CFA.
C’est dans les années 1980, à partir de l’accession au pouvoir de Thomas SANKARA, que débute véritablement la valorisation du Faso Dan Fani, qui s’inscrit dans un programme national de promotion des produits locaux
Augmenter la production cotonnière et sa transformation
Ces mesures du gouvernement visent au final à augmenter la transformation du coton burkinabé à travers la consommation des tissus fabriqués dans le pays. Ainsi on assistera à un développement de la production intérieure de fil, de tissu et de vêtements à partir du coton cultivé sur place et la promotion de l’artisanat local.
Valoriser et protéger la filière textile artisanale locale est donc l’objectif principal du gouvernement alors que le secteur est pourvoyeur d’emplois et de revenus pour des millions de personnes, en majorité des femmes. Les revenus cotonniers représentent entre 55 et 70 % des recettes d’exportation burkinabé, selon les années, contribuant pour 40 % au produit intérieur brut. La culture du coton est pratiquée par plus de 250 000 exploitations agricoles regroupent plus de 350 000 producteurs de coton. Elle occupe environ 10 à 15% des terres cultivables du pays. Le coton fait vivre directement près de 3 millions de personnes.
Djibril COULIBALLY
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