Créances : le Cameroun et la Côte d’Ivoire lourdement endettés auprès de Paris

Le stock global de la dette des pays de la zone Franc détenu par la France s’est élevé à 5,3 milliards d’euros, environ 3 514 milliards FCFA (hors intérêt de retard), à fin décembre 2020 selon des données officielles consultées par KORIACTU. Estimés à 4,4 milliards d’euros, environ 2 886 milliards FCFA, à fin décembre 2019, ces encours de créances ont donc augmenté de 628 milliards FCFA, soit une progression de 21,70%.

De 2019 à 2020, le Cameroun et la Côte d’Ivoire se sont maintenus respectivement comme les deux pays de la zone Franc les plus endettés auprès de Paris. Le Cameroun a été le principal bénéficiaire de prêts avec 1,4 milliard d’euros (945 milliards FCFA) empruntés en 2020 contre 1,3 milliard d’euros (898 milliards FCFA) en 2019, soit une hausse en valeur de 47 milliards FCFA. La Côte d’Ivoire quant à elle, a fait un petit effort pour réduire sa dette. A cet effet, elle s’est légèrement repliée à 1,24 milliard d’euros (818 milliards FCFA) en 2020 contre 1,27 milliard d’euros, soit 839 milliards FCFA, en 2019. Une hausse moyenne avoisinant 20% pour les dettes des zones UEMOA et CEMAC.

Dans la zone UEMOA, le stock de la dette a progressé de 20,79% à 2 126 milliards FCFA en 2020 contre 1 760 milliards FCFA en 2019. Hormis la Côte d’Ivoire, dont la dette a connu une faible régression, les autres pays de la région ont vu les emprunts progresser en l’espace d’un an (2019-2020) dans des proportions importantes. Les hausses les plus significatives ont été observées au Burkina Faso et au Bénin dont les emprunts ont plus que doublé d’une année à l’autre respectivement à 292 milliards FCFA (+ 119%) et 34 milliards FCFA (+ 112%). Soulignons que dans la zone CEMAC, le stock de la dette a bondi de 16% à 1 388 milliards FCFA en 2020 contre 1 125 milliards FCFA en 2019.

Pour rappel, ces encours de créances prennent en compte les créances détenues directement par l’État Français de même que celles des structures financières telles que l’Agence française de développement, BPI Assurance Export et Natixis pour le compte de la France. Toutefois, elles n’incluent pas les apports financiers sous forme de don. Par ailleurs cette hausse générale des emprunts dans la zone peut s’expliquer par le contexte de la crise de Covid-19 où les Etats africains ont été confrontés à d’importants besoins de financement.

Ronie Floride AGAMMMA

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