(CBF) – A l’occasion de la célébration de ses 25 ans d’action le 30 Décembre 2024, à la salle fleuve jaune du Ministère des Affaires Étrangères, le Conseil des Béninois de France (CBF) a dévoilé les neuf projets sélectionnés pour l’année 2025. Ces initiatives, financées grâce aux contributions de partenaires et bailleurs internationaux, ciblent des domaines essentiels tels que l’éducation, la santé, l’énergie, l’environnement et l’agriculture, afin d’améliorer concrètement les conditions de vie des populations bénéficiaires.
Sur les neuf projets lauréats, huit seront réalisés au Bénin et un au Cameroun. Ces projets sont portés soit directement par le CBF ou par des associations membres . Parmi les projets phares au Bénin, il y a celui de l’association NOBAM avec son programme dédié à la création d’une cantine pour l’orphelinat Albarika. Avec un budget de 28 014 euros, ce projet vise à améliorer les conditions nutritionnelles et sanitaires des enfants, garantissant ainsi une meilleure qualité de vie et un environnement propice à leur éducation. De son côté, l’association CS – Citoyens et Solidaires mettra en place un programme innovant axé sur la gestion durable des déchets à Manigri. Avec un financement de 21 392 euros, ce projet ambitionne d’instaurer une culture du recyclage et de contribuer à la préservation de l’environnement local. Dans le domaine de la santé et de l’éducation, l’association AHPA interviendra à Kpomassè pour améliorer la santé et les conditions d’apprentissage des écoliers grâce à des potagers scolaires. Le financement de 29 542 euros permettra de renforcer la sécurité alimentaire et d’assurer un meilleur accès aux infrastructures sanitaires. Parallèlement, le programme UDSSF, porté par Mme Houndekon et M. Paolo, s’engage à offrir une seconde chance éducative aux jeunes d’Allada avec un financement de 21 434 euros. Ce projet vise à lutter contre le décrochage scolaire et à offrir des perspectives d’avenir à des jeunes souvent marginalisés. L’éducation reste au cœur des préoccupations du CBF, comme en témoigne également le projet porté par BEST. Avec une enveloppe de 27 935 euros, ce programme vise à dynamiser la scolarité dans les écoles primaires de Houégangbé, Djakotomey 1 et Gouti (Adjouhoun) à travers la création de cantines scolaires gratuites. Dans le même esprit, l’association QUIMPERLE-GLO investira 31 180 euros pour améliorer les conditions d’apprentissage des enfants du village de GLO, en renforçant les infrastructures éducatives existantes. L’accès à l’énergie constitue également un axe majeur des projets retenus. Le programme LYSA – Lucioles 2, financé à hauteur de 23 000 euros, vise à améliorer l’accès à une énergie durable et abordable dans des infrastructures communautaires, contribuant ainsi au bien-être des populations locales. De son côté, l’association ABEESO, avec un budget de 24 207 euros, propose une initiative novatrice centrée sur des potagers bio et la production de biogaz, afin de promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Enfin, un projet transcende les frontières béninoises.
Au Cameroun, l’association MLM – Marie Lumière du Monde s’investit pour améliorer les conditions de vie et de santé des élèves et enseignants du Lycée Technique Bilingue de Fagno, situé à l’ouest du pays. Avec une enveloppe de 22 141 euros, ce projet facilitera l’accès à une eau potable et à des installations sanitaires adaptées, contribuant ainsi à un environnement scolaire sain et propice à l’apprentissage. Ces neuf projets, bien que variés dans leurs objectifs, partagent une ambition commune : offrir des solutions durables aux défis locaux et contribuer au développement harmonieux des communautés bénéficiaires.
Un quart de siècle au service du Bénin et de l’extérieur
Créé en mai 1999, au lendemain du renouveau démocratique du Bénin, le Conseil des Béninois de France (CBF) est né d’une volonté collective de fédérer les associations béninoises présentes en France. L’objectif était clair : renforcer les liens entre la diaspora béninoise et le Bénin, tout en offrant un cadre structuré pour la réalisation de projets concrets au service du développement socio-économique. Dès ses débuts, le CBF s’est positionné comme un acteur clé dans le paysage associatif et de la coopération internationale. En tant qu’opérateur d’appui du Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations (FORIM) et du Programme d’Appui aux Organisations de Solidarité Internationale issues de l’Immigration (PRAOSIM), le CBF joue un rôle essentiel dans l’accompagnement des associations membres, la mobilisation des financements et le suivi rigoureux des projets sur le terrain. En un quart de siècle, le CBF a fédéré près de 40 associations actives aussi bien en France qu’au Bénin. Ces associations ont initié et mené à bien 60 projets dans le cadre du PRAOSIM, pour un montant total de plus de 2,5 millions d’euros. Ces projets touchent des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et le développement rural. Ces actions ne se limitent pas uniquement à des réalisations matérielles, elles traduisent aussi une volonté d’autonomisation et de renforcement des capacités locales. Lors de la cérémonie, Mynira Amoussouga, Directrice Générale des Affaires Consulaires et des Béninois de l’Extérieur, représentant le Ministre des Affaires Étrangères, a tenu à saluer les efforts du CBF. « Chaque fois que vous avez agi pour un Béninois, c’est pour le gouvernement que vous avez travaillé » a-t-elle déclaré. Elle a également rappelé les réformes entreprises par le gouvernement pour faciliter une meilleure inclusion de la diaspora dans les politiques publiques béninoises. Pour elle, la diaspora doit être perçue comme un véritable partenaire stratégique dans la construction du Bénin de demain.
Lire aussi :
Malgré ses succès indéniables, le CBF reste confronté à des défis structurels et opérationnels majeurs. Parmi eux, les échanges avec les autorités locales béninoises, souvent marqués par une lenteur administrative, compliquent la mise en œuvre rapide et efficace des projets. Cette situation donne parfois l’impression que le CBF doit insister lourdement pour faire avancer ses dossiers. À cela s’ajoute la pression financière imposée par les bailleurs de fonds, qui exigent des associations qu’elles contribuent à hauteur de 10 % de fonds propres pour chaque projet. Or, ces fonds sont souvent difficiles à mobiliser pour des structures déjà fragiles financièrement. Enfin, le statut précaire des monteurs de projets est une autre problématique majeure. Ces derniers passent parfois plusieurs mois à préparer des dossiers complexes sans recevoir une rémunération adéquate, ce qui peut saper leur motivation et compromettre la qualité du suivi des projets.
Alors que le CBF célèbre ses 25 ans d’existence, l’organisation réaffirme son engagement envers une diaspora béninoise dynamique et impliquée dans les questions de développement. Malgré les défis persistants, le CBF demeure convaincu que la diaspora constitue une force motrice essentielle pour le développement durable du Bénin. Avec une vision claire et des objectifs bien définis, le Conseil des Béninois de France entend poursuivre ses efforts, renforcer ses partenariats et multiplier les initiatives bénéfiques pour les Béninois, qu’ils soient sur le territoire national ou établis à l’étranger.
Rostand HOUNWANOU














