« Relancer l’économie française et refonder nos relations avec l’Afrique »

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TRIBUNE. Épreuve commune, la crise du Covid-19 devrait conduire la France et l’Afrique à faire reposer leurs relations économiques sur de nouvelles bases.

par Vincent Ledoux* et Mbaye Fall Diallo**

La crise économique mondiale déclenchée par la pandémie est une crise du commerce international qui révèle la dépendance de l’Europe à des chaînes d’approvisionnement vulnérables, trop centrées sur la Chine, trop pauvres en emplois qualifiés et incompatibles avec nos objectifs climatiques. Simultanément, en Afrique, la baisse des revenus d’exportation appauvrit les États et menace le quotidien de millions de travailleurs. Alors que le continent ne représente que 5 % du commerce international, et à peine 3,5 % des exportations françaises, l’émergence africaine est fragilisée par une insertion insuffisante ou inégalitaire dans les échanges internationaux.

En Europe comme en Afrique, le risque est grand de tirer les mauvaises leçons de cette crise, en cédant aux sirènes du repli ou du localisme. Ni l’Europe ni l’Afrique ne peuvent vivre dans des forteresses, selon des visées autarciques d’un autre âge. Ni l’Europe ni l’Afrique ne relèveront les défis écologiques par une « décroissance » illusoire et une restriction des échanges.

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Pour Vincent Ledoux, député français LREM du Nord, il faut densifier les relations entre la France, l’Europe et l’Afrique.   © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Promouvoir des échanges accrus et de meilleure qualité

Tout au contraire, c’est par l’échange commercial que les grands émergents ont réussi leur décollage économique, et, sur la longue durée, c’est par l’ouverture que nous pacifions les relations entre les peuples et relevons les défis communs. L’enjeu n’est donc pas de commercer moins, mais de commercer mieux, en conditionnant nos accords de libre-échange à des critères environnementaux, comme le président Emmanuel Macron vient de le rappeler. Nous lançons donc un appel pour que la relance économique en France et en Europe permette de refonder les relations économiques avec l’Afrique dans un but de développement écologique, ouvert et solidaire, créateur de valeur partagée. C’est un des enjeux de la priorité africaine de la diplomatie française, choix stratégique clairement énoncé en 2017, dicté par l’histoire et la démographie, alors qu’en 2050 un tiers de la population mondiale sera africain.

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Prendre pleinement l’Afrique en compte

La crise actuelle confirme la pertinence de cette orientation et doit permettre d’y faire mieux adhérer nos compatriotes. L’Afrique est en effet à l’avant-poste des défis sanitaires et épidémiologiques. Elle atteste de sa capacité de résilience en multipliant les initiatives adaptées aux contextes locaux. Au Sénégal par exemple, les filières textiles ont su produire des masques réutilisables à partir de savoir-faire artisanaux et des étudiants de l’École supérieure polytechnique de Dakar ont développé un robot multitâche pour apporter, sans contact, médicaments ou repas aux malades confinés. Au Nigeria, une société a construit des drones autonomes livrant des fournitures médicales dans les établissements de santé… Sans l’Afrique, nous ne relèverons jamais le défi des « biens communs » mondiaux. Le capital écologique de l’Afrique est considérable, mais il est menacé, et il revient aux Africains de tirer le meilleur parti de leurs ressources sans sacrifier leur contribution à la biodiversité planétaire. De même, les objectifs climatiques mondiaux ne seront jamais tenables si le développement économique africain n’est pas fortement décarboné.

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