Bénin : www.koriactu.com en deuil

« Bonjour boss. Comment vous allez ? J’ai fait un bébé, une fille par césarienne et je suis à Porto Novo. Je suis désolée. Je viens de voir votre message. » Morceaux choisis des messages de ma collaboratrice extérieure Marlène ZOMAHOUN, rédactrice de www.koriactu.com que je recevais à 18 heures 11 minutes ce vendredi 26 mai 2023. « Hum !!! C’est si rapide ! Félicitations. Bon séjour à la nouvelle née » répondrai-je à 21 heures 05 minutes avant qu’elle n’ajoute : « Merci parrain » suivi de trois belles photos de la charmante créature qui venait fleurir sa vie…

Je ne savais pas que les heures d’après, cette âme innocente qui souriait à la vie le 16 mai 2023 deviendrait une orpheline de mère. Dimanche matin 10 heures 43 minutes, alors que je m’apprêtais pour mon Nonvitcha entre amis à la plage Maestro à Lomé, je reçois l’appel d’un confrère béninois qui, n’étant pas sûr de la mauvaise nouvelle, voulait avoir la confirmation chez moi « son patron ». J’appelle directement le numéro de Marlène et au bout du fil, c’est une tante qui décroche : « Gloria (son second prénom) ne vit plus (…) » Emoi !!! Celle qui m’a écrit, environ 24 heures plus tôt, n’est plus de ce monde. La vie ne tient qu’à une fraction de seconde. Mais celle de Marlène, je la voyais rose au regard de la belle âme qui la portait, de sa volonté, son dynamisme et de sa persévérance. Hélas elle s’arrête ici à moins de 30 ans. De retour au pays, en catastrophe, je me rendis mardi matin accompagné de deux ainés dans la famille de ma collaboratrice à Porto Novo. L’ambiance est des plus insupportables. Du récit fait par sa mère, le dernier des néophytes en médecine conclut que Marlène ZOMAHOUN a été « gérée dans une boucherie »

Centre médical International situé derrière la Préfecture de Porto Novo avec Cyriaque YEDEDJI comme gynécologue-obstétricien, c’est l’établissement qui a suivi l’évolution de la grossesse et a reçu Marlène pour l’accouchement par césarienne moyennant une facture de 200.000 FCFA. Mais aux dires du médecin que nous avons réussi à joindre par téléphone (nous sommes encore en possession de la conversation), il s’agit d’un « petit cabinet » sans bloc opératoire. Mais chose curieuse, décide d’une césarienne et la fait dans une clinique jugée plus équipée. L’opération a été faite à la clinique ADEBO à Adjarra Docodji à Porto Novo en face du Lycée Toffa 1er selon Dr Cyriaque YEDEDJI. Contre-vérité. Mais en réalité c’est dans un centre en face d’ADEBO appartenant au Dr Corneille GBENOU officiant précédemment à la clinique ADEBO, que Marlène a été reçu les coups de bistouri. Elle accoucha de son premier geste et rentra quelques jours après. En dehors des lochies, Marlène n’avait de cesse de se plaindre de violentes douleurs au ventre et après des écoulements nauséabonds. Ce qui interpella sa mère qui alerta le médecin. Ce dernier conseilla un traitement qui n’a pas eu le mérite d’arrêter la douleur. Avec sa persistance samedi dernier, Marlène fut conduite au Centre médical International qui n’a pas cru devoir la référer à un établissement plus équipé (Motif : « je devrais stabiliser le tableau d’abord » a laissé entendre Dr Cyriaque YEDEDJI joint au téléphone). Ainsi, « abandonnée » selon sa mère, Marlène rendit l’âme aux environs de 02 heures du matin. « Je crois qu’elle est morte d’une perforation gastrique » parce qu’elle prenait des aliments lourds après la césarienne et faisait des travaux domestiques. Mais pour avoir reconnu qu’elle saignait par le bas et après vomissait du sang, d’autres expertises affirment qu’il s’agirait d’une hémorragie interne liée à une césarienne mal faite. Un point de suture mal fait ou un organe coupé et non arrangé…

Triste. Perdre sa vie après l’avoir donné en plein 2023 pendant que le pouvoir TALON s’évertue à faire des réformes pour débarrasser le secteur de la santé de ses écuries d’Augias. Voilà un cas qui appelle l’intérêt de l’Autorité de régulation du secteur de la santé et des structures compétentes.

Nous vous reviendrons pour d’autres détails.

Marlène, tu pars avant nous, bien trop tôt, bien trop vite… Et ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses et qu’il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici-bas…Tu laisses un vide immense derrière toi.

Va et brille.

Raoul HOUNSOUNOU

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