Mali: Pourquoi créer une société nationale de réassurance

(Assurances au Mali)- Le gouvernement malien sous l’emprise du « souverainiste » Goïta veut créer une société nationale de réassurance. La décision a été prise mercredi 10 septembre 2025 en conseil des ministres suite à une présentation du projet par Alousséni Sanou Ministre de l’Economie et des finances

«La création de cette société permettra, entre autres, de : renforcer la souveraineté financière en réduisant la dépendance vis-à-vis des réassureurs étrangers ; conserver une partie des primes cédées à l’étranger ; gérer au mieux les risques complexes industriels, miniers, agricoles ou de catastrophes naturelles ; contribuer au développement économique du pays à travers les placements dans le système bancaire, les bons et obligations du Trésor et autres canaux de placements ; renforcer la professionnalisation des assureurs locaux à travers la création d’emplois spécialisés et le développement des compétences techniques en gestion des risques », indique le compte rendu de la réunion hebdomadaire des ministres maliens. Ainsi la création d’une société nationale de réassurance, reflète l’ambition de renforcer le secteur et de capter une part plus importante des ressources.

Lire aussi :

Le secteur des assurances et de la réassurance au Mali est en croissance en volume de primes émises, avec une progression du taux de pénétration (0,49 % à 0,60 % du PIB  de 2018 à 2023 ) et une diversification des produits, bien que le segment vie reste en retrait par rapport à d’autres pays de l’UEMOA. La moyenne du taux de pénétration de l’assurance avoisine est  1%  dans la zone. Ce qui indique le Mali est en retard. Mais la croissance du secteur est bien supérieure à celle du PIB par habitant, qui n’a augmenté que de 6 % en cinq ans. La densité du marché de l’assurance au Mali est passée de 2448 francs CFA de primes par habitant en 2016 à 3175 francs CFA en 2021, en progression de 30% en cinq ans. Le marché reste dominé par les entreprises d’assurance et est animé par des courtiers et agents, bien que la densité d’assurance par habitant reste faible par rapport à d’autres pays de la zone CIMA. Le marché est supervisé par la Direction Nationale des Assurances (DNA) sous le cadre réglementaire de la CIMA, qui garantit la solvabilité et la protection des assurés. 

Toutefois, une grande partie des primes collectées est transférée à l’étranger, faute de structure nationale pouvant assumer le rôle de réassureur. Aux termes du Rapport 2023 de la Compagnie commune de réassurance des Etats membres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CICA-Re), les primes émises dans la branche non-vie ont atteint 3630 millions de francs CFA en dans l’année en revue contre 2180 millions l’an précédent, soit une hausse de 66 %. Dans la branche vie, les primes se sont établies à 261 millions de francs CFA en 2023 contre 303 millions en 2022. Cette évolution traduit un repli du segment vie, mais une forte progression de la branche non-vie, notamment portée par l’assurance automobile et les assurances liées aux entreprises.

Ainsi la création d’une société nationale de réassurance captera une part plus importante des ressources issues du marché local et renforcera la contribution du secteur à l’économie nationale.

Younouss SIDIBE

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici