(Soja togolais) – Jeudi 23 octobre dernier, les acteurs de la filière soja ont donné le coup d’envoi de la campagne de commercialisation 2025-2026 de leur produit. Un marché ouvert pendant que l’Union européenne (UE) émet des doutes sur le coton biologique en provenance du pays.
200.000 tonnes de soja à commercialiser pour 220 FCFA le kilogramme contre 250 FCFA la saison précédente. C’est le tableau sommaire de l’opération dont le lancement est placé sous le thème «quelle stratégie de productivité et de durabilité dans un contexte de marchés concurrentiels ? ». Cette cérémonie a été marquée par la signature d’accords entre les trois familles de la filière : la Fédération nationale des coopératives productrices de soja (FNCPS), l’Association togolaise des transformateurs de soja (ATTS) et l’Association nationale des commerçants- exportateurs du soja (ANCES).
Selon Mounirou KORIKO Président du Conseil interprofessionnel de la filière soja du Togo (CIFS-Togo) « Cette baisse du prix s’explique par la tendance baissière observée sur le marché international du soja. Notre ambition est de stabiliser le marché à travers des mécanismes transparents et équitables, afin de garantir durablement un revenu juste aux producteurs et de renforcer la compétitivité de la filière »
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Vinyo KOFFI Directeur de cabinet du ministère délégué auprès du ministre de l’économie, en charge du commerce a rappelé aux acteurs de la filière, les défis tels la concurrence internationale, la nécessité d’améliorer leur productivité.
Pour plus de résultats dans le secteur, le Togo s’est doté depuis 2023 d’un ambitieux plan stratégique pour la filière. Le pays envisage augmenter ses exportations dans le monde. Le pays veut aussi rendre le secteur plus durable et compétitif en œuvrant à l’accroissement des revenus de producteurs.
Mais le Togo, qui se positionne comme l’un des principaux exportateurs de soja biologique en Afrique de l’Ouest et le premier fournisseur dans l’Union européenne, devra désormais renforcer les contrôles internes pour rassurer ses partenaires européens et préserver la crédibilité de son label biologique.
Les réserves de l’UE
Le Ministère italien de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et des forêts a demandé le renforcement des contrôles sur le soja biologique en provenance du Togo. Dans une note officielle, l’institution exprime sa méfiance vis-à-vis de ce produit importé de plusieurs pays dont le Togo.
Les autorités européennes veulent des contrôles physiques systématiques sur les importations de soja biologique en provenance du Togo. Il s’agit de faire un échantillonnage et des analyses en laboratoire pour vérifier la présence éventuelle de substances interdites, telles que l’oxyde d’éthylène, ou la présence d’organismes génétiquement modifiés (OGM), interdits dans la production biologique. Ces mesures viennent compléter celles déjà en vigueur depuis décembre 2024 pour garantir la conformité des produits biologiques importés sur le marché européen.
L’option italienne fait suite à des réserves émis par la Commission européenne concernant le respect des normes biologiques par certains exportateurs togolais.
« Lors de la réunion du Groupe d’experts sur la production biologique (GREX) tenue les 24 et 25 septembre 2025, la Commission européenne a signalé une forte probabilité de non-conformité avec le règlement (UE) 2018/848 relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques », a indiqué la note.
Au Togo, les stratégies pour la filière soja incluent le soutien aux producteurs, l’amélioration des semences, et le développement de la transformation locale pour atteindre l’objectif de 500 000 tonnes d’ici 2026.
Amèdé MAHOUTONKPE
