(Uranium du Niger)- Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), organe de la Banque mondiale a rendu ce 26 septembre 2025 une décision à l’endroit du Niger: l’interdiction de vente de l’uranium de la SOMAÏR (Société des Mines de l’Aïr), une filiale du groupe français Orano.
Ce tribunal international a « enjoint » à l’État du Niger de ne pas vendre, ni céder ni même faciliter le transfert à des tiers de l’uranium produit par la Somaïr retenu en violation des droits d’Orano». L’ordonnance du CIRDI, mesure provisoire, signifie que le Niger doit maintenir le statu quo sur la gestion de l’uranium produit par la Somaïr, jusqu’au jugement final sur le fond du litige, en dépit de sa volonté de reprendre entièrement le contrôle de l’entreprise. Cette restriction retarde les effets attendus de la nationalisation, notamment la perception directe des revenus issus de la vente de l’uranium.
C’est la multinationale française du cycle du combustible nucléaire qui a saisi ce tribunal international. Le groupe dont le capital est détenu à 90% par l’État français, conteste la nationalisation de Somaïr qui exploitait plusieurs gisements d’uranium au Niger.
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Bien que le Niger conserve la capacité souveraine de décider de ses politiques, ignorer l’ordonnance du CIRDI constituerait une violation de ses engagements au titre de la Convention de Washington de 1965 à laquelle il est partie. Un tel choix pourrait entraîner :
*des demandes de saisies d’actifs nigériens à l’étranger,
*un affaiblissement de la confiance des investisseurs et des partenaires financiers,
*la possibilité de sanctions et de procédures supplémentaires aggravant le différend.
Ces implications soulignent que, même dans une démarche de reprise de contrôle sur ses ressources naturelles, le Niger doit composer avec le cadre juridique international qui encadre les investissements et les litiges liés aux contrats passés
C’est en juin dernier que le pouvoir souverainiste de Niamey a décidé la nationalisation de Somaïr afin d’assurer une gestion plus saine et plus durable de la société, ainsi que pour garantir la jouissance optimale des richesses issues de ses ressources minières.
«L’uranium du Niger appartient au Niger»
A la 80ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui se tient du 22 au 29 septembre 2025 à New York, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine ZEINE accuse la France de l’empêcher d’exploiter son minerai.
«Ce gouvernement (français) en désarroi cherche à nous entraîner dans des procès interminables pour arrêter l’exploitation et la vente de notre minerai», a –t-il souligné, à la tribune de l’ONU. Il a martelé que « l’uranium du Niger appartient au Niger » Il poursuit en laissant entendre qu’«en un demi-siècle d’exploitation, l’uranium n’a apporté aux Nigériens que misère, pollution, rébellion, corruption, désolation et aux Français, prospérité et puissance», a dénoncé le Premier ministre nigérien.
Aboudou DIARRA














