03 QUESTIONS A UN ENTREPRENEUR/ Stéphane Sucré promoteur de Ranch Ivoir : « Le financement ne suffit pas, il faut former et suivre l’entrepreneur »

A la tête de Ranch Ivoir et de nombreuses autres entreprises dans différents secteurs, Stéphane Sucré, à l’état civil Rock Tia GUEU, distille quotidiennement sur Facebook des idées de “business juteux”, entendez affaire rentable. Aucun business n’est trop petit ou trop grand pour cette boîte à idées.  A travers cet entretien avec Koriactu, le nominé “Meilleur entrepreneur masculin” aux Awards africains des jeunes entrepreneurs donne sa vision de l’entrepreneuriat.

Koriactu: Vous êtes à la tête de plusieurs entreprises dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, l’élevage, le marketing numérique, le fret ou l’hôtellerie. Est-ce conseillé pour un jeune entrepreneur de trop embrasser ?

Stéphane Sucré : Je suis à la tête de plusieurs entreprises et plus les années passent, plus je deviens performant. Et derrière cette qualité d’entrepreneur à la tête de plusieurs entreprises, se trouve une équipe que j’ai mise en place depuis plus de 10 ans. Les gens viennent vers moi et je me charge de les former. Derrière chaque entreprise, il y a au moins 04 ou 05 personnes qui gèrent les activités quotidiennes. Certes j’ai plusieurs activités mais je suis toujours performant. Je me suis donné vingt ans dans l’entrepreneuriat, en créant le maximum d’entreprises. Je projette dans 20 ans d’atteindre les cinquante millions de chiffres d’affaires par mois. A ce moment je me dirai, oui j’ai travaillé.

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Vous prônez l’entrepreneuriat, en affirmant notamment que c’est important pour être financièrement libre. Tout le monde peut-il devenir entrepreneur ?

On peut réussir partout, même en tant que fonctionnaire. La réussite, ce n’est pas forcément d’avoir des millions. La réussite, c’est de pouvoir vivre de son travail, payer son logement, s’occuper de sa famille, se soigner, avoir des économies. C’est ça être libre financièrement libre. Plusieurs activités peuvent amener à ce but. Je dis par contre que même si vous touchez 800.000 FCFA par mois comme fonctionnaire, avec la cherté de la vie, vous serez obligé de faire une activité à côté pour arrondir les fins de mois. D’où la nécessité d’entreprendre.

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Que proposeriez vous, avec votre expérience, aux pouvoirs publics africains notamment ivoirien pour accompagner l’écosystème entrepreneurial ?

Stéphane Sucré montrant sa marque de riz local

La Côte d’Ivoire est une Nation majoritairement jeune. Il est évident que l’Etat ne peut pas embaucher tous ces jeunes qui sortent de l’école diplômes en main. Pour ces jeunes qui ont envie d’entreprendre avec des idées novatrices et des projets viables, l’Etat peut établir un partenariat avec des jeunes chefs d’entreprises, piliers de leurs secteurs pour leur formation, pour les absorber. J’ai plusieurs activités mais l’agriculture est le secteur dans lequel je suis le mieux implanté. L’Etat de Côte d’ivoire peut nous associer dans le cadre d’un centre de formation. Il faudra ensuite un accompagnement financier en fonction du secteur agricole choisi, avec un suivi d’activités. J’ai une solide connaissance dans les pondeuses et je suis en mesure d’apporter mes connaissances. Le financement ne suffit pas. Il faut former et suivre l’entrepreneur dans le processus de réalisation. J’ai déjà entamé cela par Agri Formation, avec un plan détaillé. Beaucoup de jeunes africains et ivoiriens en particulier se lancent avec 300.000 ou 400.000 FCFA, certains même avec 25.000 et ils réussissent à monter des projets. C’est faux de croire que les jeunes africains ne font que s’amuser.

Réalisation Filofa SOGLO

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